jeudi 24 avril 2008

Nous sommes tous des cyniques.







J’ai lu dans la presse, dans un « portrait de l’homme d’aujourd’hui » que nous sommes devenus cynique. Mais d’abord que veut dire ce mot ?
Pour moi cynique voulais dire : peu enclin à se révolter face à une injustice et tout autant, impassible devant l’implacable et triste réalité de nos pauvres vies.
J’ai donc ouvert mon dictionnaire pour voir si mon ressenti, un peu flou, correspondait plus ou moins à la définition étymologique, et là, je trouve une double définition qui me laisse perplexe :

Le second sens est effectivement celui qui semble être le plus connu, mais il apparait que, pour le premier, il suffit de changer un mot pour qu’il devienne, du coup, d’une étonnante réalité .En effet, les lois de la nature étant tombées en désuétude, c’est bien naturellement les lois du marché, du profit et de la spéculation qui prennent sa place. Là, on ne peut plus en douter, notre monde actuel est véritablement cynique.

Pourquoi le sommes-nous également pour la plupart ? (nous dit l’article). Avons-nous tous des placements boursiers à plusieurs millions d’euros ? Est –ce que la flambée spéculative mondiale des denrées alimentaires va nous permettre d’acheter une deuxième Ferrari ? Non, car la tendance serait plutôt à l’enrichissement des riches et l’appauvrissement des pauvres, bon, alors comment expliquer ce « cynisme galopant » ?

Peut-être peut-on considérer qu’il y à deux types de cynismes .Un cynisme de « conception » et un autre de « réaction »

Celui de conception c’est celui du capitalisme. Le capitalisme n’est pas immoral, comme certain le disent, il est amoral. C’est-à-dire qu’il n’a pas la volonté d’interdire le partage des richesses, l’idée du partage des richesses n’existe tout simplement pas dans sa pensée. C’est donc un cynisme confortable ou on n’a pas de conflit intérieur moral puisque qu’on a nié au départ l’existence même d’une morale.

Le cynisme de réaction, c’est le nouveau cynisme, celui de l’homme de la rue. Celui du « bobo », du bouchez- charcutier et de l’ouvrier de chez Renault. On a l’impression qu’il est né du sentiment de l’espoir perdu. David déclare haut et fort Goliath vainqueur, pour masquer ses sanglots. La justice sociale et le droit moral ont perdu, bon d’accord ! Alors autant accepter et « faire sienne » cette réalité. Se la répéter sans cesse, c’est la transformer en loi. Et si la loi s’applique, il n’y a plus de sentiment d’injustice. On peut donc accepter son sort sans trop souffrir.

Après les médicaments de confort, voici donc le « cynisme de confort ».

Aucun commentaire: